Coloré(e)

On se demande parfois comment entammer ce cahier ; on prend soin de la première page, on la réécrit ou on la laisse vierge pour mieux faire plus tard, ou on se dit qu'en commençant sur la deuxième ce sera parfait.. Et pour la dernière page à écrire ? En ce moment je ressens comme lorsque je n'ai pas envie de lire les dernières lignes d'un livre qui m'a plu -comme si la dernière chute ou morale ne m'importait pas et que j'avais assez été imprégné du message de l'auteur -combien de romans où il me reste juste dix pages, ou même une seule. Rien de crucial n'y aurait été révélé, mais c'est comme si je me permettais d'écrire moi-même la fin avec mes mots, maintenant que l'auteur m'avait bien imbibé de ses pensées, ou que je m'autorisais à revenir avec une autre lecture plus mure ou sous un autre angle..
Comment écrire celle-ci ?
Il n'y a pas réellement de fin, de happy-end ou de drames, et pourtant une page se tourne et un livre entier se referme indéniablement. Je laisse le roman continuer, de lui-même. Il n'a plus besoin de la plume sur le papier, ou peut-être suis-je devenu Plume.
Comment voyez-vous cette dernière page ?
C'est sans doute ce sentiment d'envol qui me fait plâner au dessus de ces mots que je ne trouve et qui illustre mon bien-être mélangé à d'étranges sentiments que je dois de délimiter dans le temps alors que tout ceci me paraît atemporel et ne peut se résoudre à n'être qu'une date, un instant, une période. Cela brûle et chauffe perpétuellement.. en telle harmonie..
Le carillon mélodieux me rappelle à l'ordre pour aller me coucher ce soir, sous la pleine lune pléîadée pétillante -pour les amateurs ;)
Je dirais, sans en écrire dessus plus, que pour ma part, je la voix colorée...

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